Exposition canine internationale
à Lucerne
Exposition canine internationale à Lucerne
27 et 28 août 2022, visité le 27 août 2022
Organiser une exposition canine en plein air dans un cadre verdoyant bien ombragé présente en général des avantages pour les chiens. Des promenades à proximité permettent aux chiens de compenser les journées d’exposition éprouvantes. Lors d’autres expositions en plein air (Kreuzlingen TG, Aarau AG), la Protection Suisse des Animaux PSA a fait compliment de l’espace spacieux qui permettait une distance individuelle suffisante entre les animaux. C’est un aspect important pour le bien-être des chiens lors des expositions, car ils peuvent ainsi se détendre plus facilement ainsi que leurs détentrices et détenteurs. Malheureusement, l’espace disponible à Lucerne LU était nettement plus limité et le nombre de participants et de visiteurs était si élevé que les exposants et les chiens ont dû s’entasser autour des rings. Les organisateurs de l’exposition devraient en tenir compte lors de la planification et adapter le nombre d’exposants à la situation sur place. Il faudrait aussi réglementer la manière dont les chiens sont détenus pendant l’exposition. En matière de protection animale, il n’est pas acceptable d’enfermer les chiens pendant des heures dans de petites cages ou des caisses de transport qui ne leur permettent même pas de s’asseoir ni de s’allonger.
Depuis des années, le règlement d’exposition de la SCS stipule que les méthodes de coiffage des chiens autres que le brossage ou le peignage sont interdites. Le toilettage avec du spray, de la poudre, des ciseaux, etc. et le fait d’attacher les poils et autres ne sont donc pas autorisés. Bien que ce règlement soit en vigueur depuis très longtemps, les responsables des expositions ne parviennent pas à le faire respecter de façon stricte. À Lucerne LU, le toilettage non autorisé semble avoir été davantage pratiqué que lors d’expositions visitées par la PSA dans le passé. Du moins, cela se faisait souvent moins en catimini. Il n’a pas été possible d’observer le personnel de contrôle censé faire respecter ce point du règlement. Un présentateur professionnel originaire d’Italie a carrément fait effectuer toute l’opération de coiffage sur le parking devant le centre d’exposition. Il semblait y être à l’abri des remontrances et des sanctions et a pu ainsi utiliser la potence de toilettage interdite sans être dérangé.
Du point de vue de la protection des animaux, il est incompréhensible que la SCS et les responsables des expositions n’aient pas réussi, depuis des années, à faire respecter ces réglementations importantes pour le bien-être animal lors des expositions. Les autorités aussi ont clairement un rôle à jouer ici ainsi que la responsabilité de veiller à ce que les ordonnances et les dispositions de protection des animaux soient respectées et appliquées. Ce laisser-faire sape la crédibilité vis-à-vis des exposants, du public et des amoureux des animaux et leur donne l’impression que d’autres dispositions existent certes sur le papier, mais que les infractions ne sont pas sanctionnées. L’utilisation de colliers étrangleurs interdits par la loi en Suisse en est un bon exemple. Dans ce domaine aussi, l’interdiction n’est pas rigoureusement appliquée depuis des années. De tels colliers étaient encore utilisés à Lucerne LU, sans pour autant que les contrevenants aient été apparemment sanctionnés. Comparé aux expositions précédentes, seules quelques très rares affiches sur le site faisaient référence à cette interdiction. Comme cela a été critiqué à plusieurs reprises par la PSA, interdire simplement les laisses et les colliers non conformes à la protection des animaux est loin de suffire. Comme cela a été observé et documenté à maintes reprises, les anneaux d’arrêt peuvent être ajustés si étroitement ou rapprochés au moment décisif sur le ring qu’ils n’ont plus aucune fonction de protection pour le chien. Qui plus est, n’importe quel chien peut se retrouver étranglé si on tire suffisamment sur la laisse en la relevant, quel que soit le matériel utilisé. Il ne faut toutefois pas sous-estimer le stress que cela signifie pour les chiens. Les colliers et les laisses de présentation, généralement fins, qui sont souvent remontés très haut (directement derrière les oreilles et sur le larynx), exercent une forte pression sur les parties sensibles du corps, entraînant une détresse respiratoire et de l’anxiété ainsi que des douleurs dans le cou. Comme nous avons pu l’observer maintes et maintes fois sur place, cela peut entraîner un étranglement, de la toux – voire des morsures.
Les chiens-loups sursollicités (et leur manipulation souvent sans ménagement) se sont particulièrement faits remarquer de manière négative à cette exposition. Le matériel vidéo correspondant est disponible et peut être visionné sur demande. La PSA estime qu’il faut agir très rapidement à ce propos. Les juges concernés devraient également assumer une certaine responsabilité en la matière.
La PSA est d’avis que la présence de personnel de surveillance indépendant permettrait d’éviter la plupart des points critiqués dans ce rapport. Le toilettage excessif, la dureté exagérée envers les chiens, l’utilisation d’accessoires problématiques et l’exclusion des chiens surtypés et ayant fait l’objet d’un élevage extrême sont autant d’éléments qui seraient facilement contrôlables. Par conséquent, la PSA recommande au comité d’organisation comme mesure la plus importante d’étendre considérablement les contrôles. Même si tous les exposants ne font pas preuve de compréhension du premier coup, les contrôles devraient s’imposer en l’espace de quelques expositions. Cela conduirait à un meilleur respect des consignes de la SCS et des règlements ainsi que des dispositions applicables au niveau national.